L'exercice physique redonne de l'épaisseur aux cortex
Source : Santé log
Cette
étude de l’Université du Maryland démontre à nouveau les bénéfices
directs de l’exercice physique sur la santé cérébrale et plus
précisément sur le cortex, ici dans un contexte de déficience cognitive
légère. Ses conclusions, présentées dans le Journal of the International
Neuropsychological Society suggèrent même que la pratique de l’exercice
peut aider à inverser la neurodégénérescence chez des patients en déficit cognitif léger, précurseur de la maladie d'Alzheimer.
Il
s’agit bien là d’un effet d’inversion de l'atrophie cérébrale soit de
la diminution de poids et de volume de tissus composant le cerveau
constatée chez des patients âgées atteints de déficience cognitive
légère. L'atrophie de la couche corticale du cerveau est un marqueur
reconnu de la progression de la maladie d'Alzheimer et est corrélé au
développement des troubles cognitifs.
L’étude
menée auprès de 14 patients et 16 témoins en bonne santé montre qu’un
programme d'exercice d'intensité modérée a permis d’augmenté l'épaisseur
de leur cortex, une zone qui s’atrophie avec la maladie d'Alzheimer.
Ces effets sont constatés chez les 2 participants les plus âgés et ceux
diagnostiqués avec un trouble cognitif léger (MCI).
Ici,
les participants préalablement physiquement inactifs et âgés de 61 à 88
ans ont été invités à marcher sur un tapis roulant à vitesse modérée, 4
fois par semaine durant 12 semaines. A l’issue de ce programme,
· leur capacité cardiorespiratoire s’était améliorée d'environ 8%,
· les
chercheurs constatent de fortes associations entre cette meilleure
condition physique et l'augmentation de l'épaisseur corticale,
· en
particulier chez les participants atteints de troubles cognitifs légers
qui montrent une plus grande amélioration par rapport aux contrôles en
bonne santé, en particulier dans 2 zones du cerveau : l'insula gauche et
le gyrus temporal supérieur, 2 zones dans lesquelles la
neuro-dégénérescence est accélérée dans la maladie d'Alzheimer.
· Enfin, le rappel de mémoire est également amélioré chez ces participants.
L'exercice physique peut donc contribuer à inverser la neurodégénérescence
et cette tendance au « rétrécissement du cerveau » chez les patients
âgés. Une donnée qui vient contredire l’idée généralement reçue qu'il
est trop tard pour intervenir, par la pratique de l'exercice, une fois
les symptômes de perte de mémoire apparents. Ainsi, l'activité physique
d'intensité modérée, comme la marche pendant 30 minutes 3-4 jours par
semaine, permet de protéger la santé du cerveau en évitant le
« retrait » cérébral chez les personnes âgées.
De
futures études, avec un plus grand nombre de participants et une
intervention à long terme, sont d’ores et déjà prévues pour évaluer ces
effets et leur persistance dans le temps. La
question clé est de savoir si l'activité physique d'intensité modérée
mais régulière pourrait finalement permettre de maintenir l’autonomie du
patient âgé.
Source: Journal of the International Neuropsychological Society Nov, 2015 DOI: 10.1017/S135561771500079X